LA PLATEFORME

Résidence Architectes/Paysagistes

Eté 2019 / A suivre…

Jean-Baptisite Friot

La première résidence de paysage de l’association est tout d’abord un projet opportuniste de détournement. Il s’agissait en effet de convaincre la maîtrise d’ouvrage (la DDT pour l’Etat) ainsi que son entreprise prestataire (la CARDEM) de modifier à la marge leur plan de remodelage du site afin de créer une plateforme de 100 x 4 mètres en limite haute d’un pierrier artificiel, à la lisière de la forêt, avec les outils et les matériaux du chantier : pelles mécaniques, camions, gravats issus de la démolition et concasseuse.

Le premier élément paysager créé cette année est directement issu du processus de délocalisation des établissements, et d’une certaine manière mettra en scène son épilogue, en constituant une sorte de monument : une plateforme positionnée en belvédère sur ce vaste pierrier artificiel. Ce pierrier, qui est la résultante d’un arbitrage économique (tout évacuer ou tout enfouir aurait coûté bien trop cher), ne sera constitué de rien d’autre que des bâtiments démolis et concassés. Certes, on peut regretter l’impact de celui-ci sur un espace qui, bien que le projet prétende le rendre à la nature, restera en fait au sens propre un champ de ruines. Mais, on peut tout autant retourner la chose et en faire un spectaculaire témoignage de l’histoire du site.

Cette première étape a été réalisée par les équipes de la CARDEM avec l’accord de la DDT et le suivi de Jean-Baptiste Friot lors de l’été 2019. Mais l’ouvrage quasi routier résultant n’aurait pas grand intérêt sans sa mise en forme globale, qui fait l’objet de la résidence 02 programmée pour 2020/2021/2022. A terme, lorsque la végétation aura poussé et été taillée selon le plan défini, un monument long et discret doit apparaître, rappelant par ses proportions la galerie de cure.

Depuis ce promontoire, le promeneur se trouvera alors dans la même situation que les curistes à l’époque de la tuberculose : vues, soleil, disposition spatiale.